La menuiserie couvre la fabrication et la pose d’ouvrants extérieurs (bois, PVC, aluminium ou mixtes), l’aménagement intérieur sur mesure (placards, cuisines menuisées, bibliothèques fixées), les structures intérieures légères (lambourdes et platelages de terrasse), sans oublier les escaliers droits, quart-tournant ou hélicoïdaux. Le menuisier travaille avec des tolérances géométriques strictes, un outillage stationnaire et électroportatif orienté débit, calibrage et assemblage, et des systèmes de fixation adaptés au support (maçonnerie, ossature bois, métal).
L’ébéniste conçoit, restaure ou reproduit des meubles : commodes, tables, bureaux, boiseries décoratives, façades plaquées et panneaux cintrés. Il intervient sur les assemblages invisibles, les filets et frises, la marqueterie, le placage à la presse ou sous vide, la mise en teinte, la patine, le vernis au tampon et la cire. La gestion des retraits et des mouvements du bois, l’orientation des veines et l’appariement des placages exigent une maîtrise fine des contraintes hygrométriques et des séquences de finition.
En menuiserie, les essences courantes incluent pin, épicéa, chêne, châtaignier, hêtre, ainsi que des dérivés : MDF, contreplaqué, OSB, panneaux mélaminés et stratifiés. Le choix dépend du classement mécanique, de l’exposition et des exigences de stabilité. Les menuiseries extérieures requièrent un traitement classe d’emploi adapté et, selon les cas, un aboutage ou un lamellé-collé pour réduire les déformations.
En ébénisterie, l’accent se porte sur des bois massifs stables et des placages nobles (noyer, palissandre issu de filières légales, érable, poirier, ronce). Le support de placage (contreplaqué multiplis, médium haute densité, latté) assure planéité et résistance au cisaillement. La compatibilité entre colles (urées-formol, vinyliques D3/D4, PU, colle animale pour restauration) et finitions est contrôlée pour éviter des délaminations ou des remontées de teinte.
Les assemblages privilégient la répétabilité et la tenue mécanique : tenon-mortaise, contre-profil, tourillons, lamelles, dominos, vis à filetage bois et tirefonds, équerres structurantes, scellements chimiques selon support. Les menuiseries extérieures intègrent joints EPDM, tapées d’isolation, bavettes, seuils PMR et quincailleries traitées anticorrosion. La continuité de l’étanchéité et la rupture de ponts thermiques guident le détail constructif.
Le corpus inclut queues d’aronde, faux-tenons ajustés, clés d’assemblage, biscuit discret, rainures et languettes fines, et surtout techniques de placage (à chaud, à froid, sous presse). En restauration, une greffe à la manière respecte le fil, la teinte et le veinage d’origine. La quincaillerie se fait discrète : paumelles à fiches fines, entrées de serrures, coulisses invisibles, boutons tournés sur mesure.
En menuiserie, l’exigence se mesure par la planéité, la géométrie, l’étanchéité à l’air/eau/vent, l’isolation acoustique et thermique, la résistance à l’effraction, la durabilité de surface (lasures, peintures, huiles). Un procès-verbal de mise en œuvre bien tenu et des réglages de quincailleries assurent la stabilité dans le temps. Les référentiels techniques (DTU applicables, règles professionnelles) encadrent les tolérances de pose et la compatibilité des produits d’étanchéité.
En ébénisterie, les critères portent sur l’alignement des jeux, l’affleurage des placages, l’uniformité de brillance, l’absence de reprise visible et la main du vernis. La cohérence esthétique (veines appariées, sens de lumière) et la capacité d’entretien par polissage ou lustrage priment sur des indicateurs thermiques.
En métropole, le taux horaire observé pour un menuisier se situe fréquemment entre 45 et 70 € HT selon région, complexité et qualification. L’ébéniste facture en général entre 50 et 90 € HT, avec des pointes plus élevées en restauration d’art ou sur finitions premium exigeant de longues heures de main-d’œuvre.
Fenêtre PVC double vitrage posée (dimensions courantes) : un ordre de grandeur tout compris se situe souvent entre 350 et 900 € TTC par unité selon gamme, accessoires, dépose totale ou partielle et contraintes de pose. Une fenêtre bois performante, traitée et finie en atelier, atteint fréquemment 700 à 1 500 € TTC par unité. Pour l’aluminium à rupture de pont thermique, les montants s’échelonnent généralement autour de 800 à 1 800 € TTC.
Porte intérieure postformée fourniture et pose : 250 à 600 € TTC selon huisseries et quincailleries. Porte d’entrée bois sur mesure : fourchette souvent comprise entre 1 500 et 3 500 € TTC. Escalier droit en bois avec pose et finitions standard : fourchettes courantes 2 500 à 6 000 € TTC, avec hausse sensible pour les formes complexes ou les garde-corps verriers.
Parquet massif posé (hors fourniture) en pose collée ou clouée : main-d’œuvre fréquemment entre 35 et 90 € HT/m². Fourniture et pose en gamme milieu de collection se situent souvent entre 70 et 160 € TTC/m² selon essence, épaisseur, largeur de lame et finition.
Agencement sur mesure (placard, bibliothèque fixée) : selon dimensions et finitions, le budget se positionne régulièrement entre 800 et 4 000 € TTC par ensemble, hors accessoires haut de gamme.
Création d’un meuble sur mesure plaqué essence fine, avec vernis au tampon ou laque haut niveau : 1 500 à 8 000 € TTC selon taille, complexité d’assemblage et qualité de finition. Une pièce d’exception, marquetée et entièrement réalisée à la main, se situe plus haut, avec un temps d’atelier conséquent.
Restauration d’une commode ancienne avec reprises de placage, rechappage, mise en teinte et finition traditionnelle : fourchettes souvent 600 à 3 000 € TTC en fonction de l’état initial, des pièces manquantes et du niveau d’authenticité requis. Réparation d’un plateau fissuré avec greffe et reprise de finition locale : 180 à 600 € TTC.
Finition seule haute exigence (vernis au tampon sur table) après préparation : 300 à 900 € TTC selon surface et nombre de passes. Ces ordres de grandeur varient avec la zone géographique, la renommée de l’atelier et la présence d’essences rares.
Pour l’ouvrage intégré au bâti, l’entreprise de menuiserie détient une garantie décennale couvrant les dommages compromettant la solidité ou la destination de l’ouvrage. Les équipements dissociables relèvent d’une garantie biennale. Les fiches techniques, les certificats d’isolation et les procès-verbaux de mise en œuvre servent au dossier d’ouvrage exécuté.
En ébénisterie, la responsabilité civile professionnelle et la garantie commerciale de l’atelier s’appliquent sur les meubles créés ou restaurés. Sur restauration patrimoniale, un rapport d’intervention décrit les matériaux utilisés (colles, vernis, placages), la réversibilité des opérations et les limites acceptées pour conserver l’authenticité.